Le choucas des tours (Coloeus monedula), l'espèce la plus observée fin octobre sur nos campus

• Le choucas des tours (Coloeus monedula) est l’espèce qui a généré le plus de contacts en volume (17% pour l’ensemble des campus d’AMU) et a été observée au moins ponctuellement sur les principaux campus. C’est un corvidé (famille des corbeaux, corneilles, geais, pies) sociable, monogame, sédentaire dans notre région, qui se déplace généralement en groupes parfois importants. Dès la fin de la saison de reproduction, les choucas passent la nuit dans des grands arbres/dortoirs où ils peuvent être plusieurs centaines. C’est la période où l’on peut observer les plus grands groupes Leur habitat d’origine recouvre plutôt des milieux ouverts avec des arbres creux ou des falaises offrant des cavités propices à sa nidification. On les trouve en montagne parfois jusqu’à 2000 mètres d’altitude où ils peuvent alors être confondus avec le Crave (long bec rouge) et le Chocard à bec jaune à peu près de la même taille, qui volent eux aussi en groupe mais sont exclusivement montagnards.
   
• Le choucas a étendu son habitat aux milieux anthropisés  et s’accommode des espaces cultivés pourvu qu’il y ait des zones arborées autour avec des arbres creux. Il a colonisé beaucoup de villes qui offrent des édifices élevés modernes ou anciens comportant des cavités tels les tours (d’où son nom vernaculaire). Il tolère bien la présence humaine et il peut par exemple être observé se nourrissant au milieu d’un rond-point en ville avec d’autres espèces. Le régime omnivore du choucas lui permet d’avoir beaucoup d’alternatives de nourrissage en contexte urbain ou semi-urbain. Il peut se mêler à d’autres corvidés comme les corneilles noires et les corbeaux freux et des observateurs non avertis peuvent alors les confondre.
   
• Sur nos campus, le choucas apprécie aussi bien un site comprenant de vastes espaces naturels comme Luminy qu’un campus urbain comme Saint Charles. La période automnale était favorable à leur observation en grand nombre, notamment en fin d’après-midi quand ils rejoignaient un dortoir ou cherchaient de la nourriture dans l’herbe.
   
• Pour l’identifier à coup sûr : notez une silhouette de petite corneille trapue avec la nuque grise et un iris blanc argenté à bleuté qui ressort bien sur la tête sombre. Son cri est caractéristique, il sonne comme un « kiak » répété puissant et clair. Les immatures se différencient des adultes par leur iris sombre et leur zones grises moins présentes.

Le saviez-vous ? Le choucas est une des espèces qui a permis à Konrad Lorenz, père de l’éthologie (l’étude du comportement des animaux) de définir le concept d’empreinte en 1927. En deux mots, l’oisillon qui sort de l’œuf a tendance à suivre toute entité mouvante perçue dans son champ de vision à sa naissance et s’y attache de façon durable. Si cette entité est un être humain, celui-ci peut se retrouver à la tête d’une escorte d’oisillons. Lorenz a souvent été photographié entouré d’oies « imprégnées » mais il a mis en évidence le phénomène chez des jeunes choucas qu’il élevait chez lui. Lorenz appréciait la compagnie des choucas, sociables et peu belliqueux.