Modèle Animal, Aix-Marseille Université signe une charte de transparence

L’expérimentation animale dans la recherche demeure une pratique scientifique indispensable, encadrée par des dispositifs éthiques et règlementaires qui s’attachent à la protection, au respect et à la bientraitance des animaux utilisés.

À l’instar de 40 acteurs publics et privés de la recherche française, Aix-Marseille Université a signé en janvier 2021 la charte de transparence coordonnée par le GIRCOR (Groupe interprofessionnel de réflexion et communication sur la recherche). Les signataires de cette Charte s’engagent à limiter les pratiques aux expérimentations strictement nécessaires et à prendre en compte le fait que les animaux sont des êtres sensibles, sujets à la douleur et ayant des besoins physiologiques et comportementaux propres à chaque espèce.
AMU a donc pris quatre engagements : 
 

  1.  Expliquer les raisons, les conditions du recours aux animaux à des fins scientifiques et la réglementation. 
  2. Diffuser l’information auprès du grand public et des médias sur les différents supports de communication des établissements, y compris sur les sites internet institutionnels. 
  3. Faciliter les échanges d’information avec le grand public et des médias.    
  4. Produire chaque année un document sur les progrès en matière d’information du public.

La recherche animale encore indispensable

La recherche animale soulève des dilemmes non seulement pour les scientifiques qui ont recours à des animaux dans le cadre de leurs recherches médicales, mais aussi pour la société dans son ensemble. Le consensus actuel veut que le recours aux animaux pour la recherche ne se justifie que s’il existe des bénéfices évidents pour la santé humaine et animale.
À ce jour, la recherche animale, reste incontournable parce qu’elle reste encore l’approche la plus adaptée pour étudier les comportements des organismes vivants dans leur intégrité et leur complexité.  Les méthodes alternatives in vitro et in silico jouent un rôle important dans de très nombreux projets de recherches, mais elles ne permettent pas encore de comprendre et reproduire l’ensemble des interactions complexes au sein d’un organisme vivant.

Une démarche éthique : la règle des 3R

En recherche animale, « la règle des 3 R », élaborée en 1959, constitue le fondement de la démarche éthique appliquée à l’expérimentation animale en Europe et en Amérique du Nord. Le principe vise à la Réduction, au Remplacement et au Raffinement des expériences conduites avec les animaux et contribue ainsi au développement des méthodes alternatives.

  •  Remplacer signifie que dès que cela est possible, il faut utiliser des méthodes dites alternatives en lieu et place de méthodes utilisant des animaux vivants. Il existe par exemple des approches créant des mini-organes formés en se servant d'organoïdes ou des méthodes informatiques (in silico) qui peuvent permettre de répondre à certaines questions scientifiques. 
  • Réduire signifie que le nombre minimal d’animaux doit être utilisé. Ceci implique une réflexion approfondie sur le plan expérimental, et un choix méthodique du nombre d’animaux pour obtenir une puissance statistique adaptée à une taille d’effet pertinente, choisie en fonction des objectifs scientifiques.
  • Raffiner signifie que tout doit être mis en œuvre afin que les contraintes subies par les animaux soient minimales et que leur bien-être soit préservé au mieux.

D’autres R sont également importants :

R comme Réhabilitation. Il s’agit de la possibilité de replacer les animaux de laboratoire dans un refuge, une famille d’accueil ou autre après leur utilisation (une association, le GRAAL, est au contact des laboratoires de recherche pour cela).

R comme Responsabilité. Il s’agit de mettre en avant la responsabilité qui repose sur tous les acteurs de la recherche animale. C’est à eux d’appliquer les principes éthiques afin de réaliser une recherche de qualité tout en préservant au mieux les animaux.
 

Une pratique encadrée par une règlementation stricte

En France, l’expérimentation animale est encadrée par une règlementation qui exige un niveau élevé de protection des animaux utilisés depuis 2013.

Provenance des animaux

Les animaux utilisés à des fins scientifiques doivent provenir d’élevages ou de fournisseurs agréés.

Agrément des établissements 

Les établissements dans lesquels sont mise en œuvre des recherches sur l’animal doivent être agréé par la préfecture. Les conditions de fonctionnement des établissements pratiquant l'expérimentation animale font par ailleurs l'objet d'inspections régulières de la part des agents des DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) pour s'assurer de leur conformité. Les inspecteurs procèdent à une inspection documentaire approfondie (procédures expérimentales, formation du personnel, responsabilités diverses, registres de traçabilité, …) et à une inspection physique des animaleries (observation des animaux, qualité des soins et de l'hébergement, consignes de sécurité, …).

Évaluation éthique et autorisations des projets

Les projets utilisant des animaux à des fins scientifiques doivent être autorisés au préalable par le ministère de la recherche, après avoir été soumis à l’avis d’un comité d’éthique enregistré auprès de ce ministère.

Une structure dédiée au bien-être animal

Chaque établissement bénéficie d’une structure du bien-être animal chargée de conseiller les chercheurs pour la prise en charge des animaux, l’application des 3R, les processus opérationnels et de suivre l’évolution des projets.
 

Mots-clés
Charte Transparence Animaux pour la Science en France
Aix-Marseille Université
Bien-être animal