Cycle de conférences de l’Institut SoMuM – Crises, mutations et anticipations : penser les futurs en Sciences humaines et sociales (décembre 2021 à juin 2022)

© Pixabay

Dans un contexte de multiplication des crises (sanitaires, environnementales, politiques, économiques et sociales) auxquelles nos sociétés sont et seront confrontées, l’Institut Sociétés en Mutation en Méditerranée (SoMuM) a lancé un groupe de réflexion autour de la prospective, et plus généralement de l’étude des futurs. Ce dernier se compose d’un groupe interdisciplinaire de chercheurs en Sciences humaines et sociales : anthropologie, démographie, droit, économie, géographie, histoire, philosophie, sciences politiques, sciences de gestion et sociologie. Le groupe a imaginé collectivement un cycle de cinq conférences pour envisager les manières dont les chercheurs interrogent aujourd’hui les notions de futurs, de crises et de mutations.

« Crises, mutations et anticipations : penser les futurs en Sciences humaines et sociales » est ouvert aux doctorants (Inscriptions sur ADUM), aux chercheurs et enseignants-chercheurs. Ce cycle de conférences est inscrit dans le programme doctoral Études méditerranéennes de l’Institut SoMuM.

Coordinateurs : Sylvie Mazzella – SoMuM, MESOPOLHIS et Antoine Dolez – MESOPOLHIS, SoMuM, Plan Bleu

Séance 1. La mise en récit des horizons possibles

6 décembre 2021, 10h-12h30
(Salle Seurat, MMSH, Aix-en-Provence)

Les crises politiques, écologiques, sanitaires et économiques engendrent des visions incertaines et sombres du futur et bouleversent nos conceptions de la temporalité (bifurcations et changements imprévisibles). Nombreuses sont alors les voix qui appellent à créer de « nouveaux récits » pour penser ces avenirs incertains et les transformations soudaines et brutales auxquelles nous pourrons être confrontées.

Pour cette première séance, le groupe de travail souhaite réfléchir à l’utilisation des récits et des scenarii dans les Sciences humaines et sociales. Chez Aristote puis Paul Ricoeur, la « mise en récit » a un pouvoir configurateur et heuristique où les évènements agencés selon un ordre précis sont producteurs de sens. Le groupe de travail souhaite ainsi explorer et interroger cette capacité des récits à rendre intelligible la complexité des évènements et des transformations. Pour ce faire, cette séance propose quatre communications qui explorent les différentes fonctions de la « mise en récit » (imaginer, comprendre, anticiper), à l’échelle individuelle (récits biographiques) comme collective (récits institutionnels).

Intervenants

Claire Bidart (directrice de recherche au CNRS et au LEST) présentera ses recherches sur les récits de vie et les bifurcations biographiques.

Nathalie Rubio (professeure de droit public au CERIC) discutera le concept de « récit judiciaire », notion qui correspond à un « tournant narratif » entrepris dans les Sciences juridiques.

François Dumasy (maître de conférences en histoire au laboratoire MESOPOLHIS) proposera une lecture critique du courant de l’histoire contrefactuelle qui explore la contingence des faits historiques en recourant notamment au récit fictionnel.

Antoine Dolez (post-doctorant à l’Institut SoMuM, au laboratoire MESOPOLHIS et au Plan Bleu) exposera comment les études sur le futur – Future Studies – analysent, dissèquent et critiquent les « Grands Récits » des futurs de notre époque contemporaine.

Inscription obligatoire

En présentiel ou en visioconférence :
https://evento.renater.fr/survey/penser-les-futurs-en-shs-seance-1-la-mise-en-recit-des-horizons-possibles-5sikhua8

Séance 2. Projections, simulations, prospectives : comment « connaître » le futur ?

27 janvier 2022, 10h-12h30
(Salle Paul Albert Février, MMSH, Aix-en-Provence)

Cette deuxième séance est consacrée à l’étude des techniques et des technologies d’anticipation (modélisation, simulation, prospective). Quels sont les outils et les savoirs disponibles pour anticiper les futurs possibles ? Comment ces outils et savoirs façonnent-ils l’objet qu’ils cherchent à connaître ? Quel regard porter sur les promesses technologiques de l’avalanche des données (Big Data) ? Les quatre communications porteront un regard sur les savoirs et technologies mis en œuvre pour « connaître » le futur.

Intervenants

Isabelle Blöss-Widmer (maître de conférences en démographie au laboratoire MESOPOLHIS et directrice de DemoMed) discutera des projections en démographie.

Bruno Ventelou (directeur de recherche en économie au CNRS et à l’AMSE) exposera ses travaux sur la modélisation et la prévision à long terme des dépenses de santé.

Paolo Chevalier (démographe, docteur en urbanisme et salarié de l’entreprise Kisio) présentera l’utilisation des données GPS et du Big Data pour modéliser les mobilités urbaines.

Khadidja Amine (chargée de mission développement durable et prospective au Plan Bleu) présentera le programme de prospective « MED 2050 » porté par le Plan Bleu et qui vise à imaginer les futurs possibles et souhaitables du système méditerranéen à l’horizon 2050.

Inscription obligatoire

En présentiel ou en visioconférence :
https://evento.renater.fr/survey/penser-les-futurs-en-shs-seance-2-projections-simulations-prospectives-comment-connaitre-le-futur-zukwbkcs

Séance 3. Prospective et action publique nationale et internationale : gestions et sorties de crises, sécurité

24 mars 2022, 10h-12h30
(Salle Paul Albert Février, MMSH, Aix-en-Provence)

Pour cette troisième séance, nous proposons quatre communications qui visent à interroger la notion de « crise » et à présenter les différentes manières dont les Sciences humaines et sociales se saisissent de cet objet. Nous ferons ainsi dialoguer ces différentes approches qui traitent des crises, de leur gestion, de leur anticipation et de leur résolution.

Intervenants

Thomas Pierret (chargé de recherche au CNRS et à l’IREMAM) exposera ses travaux sur la crise syrienne.

Romain Le Bœuf (professeur de droit international public et chercheur au CERIC) présentera ses travaux sur les traités de paix (sorties de crise).

Bruno Tiberghien (maître de conférences en Sciences de gestion à l’IMPGT) et Markolf Jossou (doctorant en Sciences de gestion à l’IMPGT) proposeront leurs analyses sur la gestion des crises et la résilience territoriale.

Paul-Henri Richard (ingénieur de recherche à l’UTT et administrateur de la Chaire Gestion de crise) présentera la plateforme de recherche et d’enseignement de simulation de cellules de crise : PRESAGES.

Inscription obligatoire

En présentiel ou en visioconférence :
https://evento.renater.fr/survey/penser-les-futurs-en-shs-seance-3-prospective-et-action-publique-nationale-et-internationale-gestions-et-sorties-de-crises-securite-3srnesjy

Séance 4. Les acteurs de la prospective : « par le haut » et « par le bas »

Avril 2022 [date et horaires à confirmer]
(Salle à confirmer, MMSH, Aix-en-Provence)

Pour cette quatrième séance, nous souhaitons présenter les « acteurs de l’anticipation » en montrant leur diversité, que ces acteurs soient institutionnels, académiques ou de simples citoyens. Pour ce faire, deux communications s’intéresseront aux acteurs institutionnels, « ceux du haut », comme le GIEC ou les “think tank” de prospective (Futuribles). Les deux autres communications présenteront les acteurs « du bas » : citoyens qui se mobilisent contre des projets infrastructurels, comme les éoliennes, et agriculteurs qui anticipent les crises écologiques en cours et à venir.

Intervenants

Wolfgang Cramer (directeur de recherche au CNRS et à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Écologie Marine et Continentale (IMBE) et professeur d'écologie globale) est lead author pour le sixième rapport d'évaluation du GIEC et coordonne les Mediterranean Experts on Climate and Environmental Change (MedECC). Il présentera le fonctionnement de ces institutions et son expérience professionnelle au sein de ces dernières.

Jacques Theys (vice-président de la Société Française de Prospective et témoin privilégié de l’évolution de la prospective en France) reviendra sur son parcours à l’interface entre la science, l’enseignement et la politique.

Stéphanie Dechézelles (maîtresse de conférences en Science politique au laboratoire MESOPOLHIS) présentera ses travaux sur les collectifs citoyens qui s’opposent à l’implantation d’éoliennes en France et en Italie.

Serge Rohmer (enseignant-chercheur à l’unité de recherche InSyTE) discutera de son projet de recherche AgroBioCovid19 où il est allé à la rencontre des agriculteurs pour comprendre comment ces derniers se sont adaptés à la crise sanitaire et à différentes crises environnementales.

Inscription obligatoire

En présentiel ou en visioconférence :
https://evento.renater.fr/survey/penser-les-futurs-en-shs-seance-4-les-acteurs-de-la-prospective-par-le-haut-et-par-le-bas-xflfdlxk

Séance 5. Explorer les imaginaires possibles : futurs, arts et fictions

Juin 2022 [date et horaires à confirmer]
(Salle à confirmer, MMSH, Aix-en-Provence)

Pour cette dernière séance, nous nous intéresserons aux manières dont les Sciences humaines et sociales mobilisent des approches hybrides, entre arts, fictions et sciences pour mettre en débats des problèmes sociaux et imaginer des futurs possibles. Les quatre communications questionnent, à leurs manières, nos imaginaires en proposant des expériences sensorielles, fictionnelles et ludiques à leurs publics.

Intervenants

Sylvie Paradis-Lelli (Collaboratrice scientifique Université de Genève (Suisse), faculté SDS, Institut GEDT ; Chercheure associée dans l’UMR Territoires (Clermont-Ferrand, France) et Chercheure associée à l’Institut des Sciences de l’Environnement de l’université de Genève, Suisse), présentera son projet de « prospective sensible » mené avec des collégiens et des habitants lors de sa résidence art-science dans le cadre du programme Arriskua (culture du risque naturel sur le littoral basque).

Nathalie Delprat, maîtresse de conférences à Sorbonne Université Paris, rattachée au Laboratoire interdisciplinaire des Sciences du Numérique (LISN), et membre associée du Centre Gilles Gaston Granger (CGGG), présentera ses travaux entre art et science de « rêveries augmentées » qui offrent un outil d’expérimentation philosophique, s’inspirant des travaux du philosophe Gaston Bachelard.

[Deux autres intervenants sont à confirmer]

Inscription obligatoire

En présentiel ou en visioconférence :
https://evento.renater.fr/survey/penser-les-futurs-en-shs-seance-5-explorer-les-imaginaires-possibles-futurs-arts-et-fictions-8oeuv68g

 

 

Contact

Antoine Dolez : antoine.dolez[at]univ-amu.fr

Mots-clés
études des futurs
sciences humaines et sociales
prospective
crises
mutations