Ecole de terrain - VIPERES

Ecole de terrain financée par ITEM

VIPERES: Vulnérabilité des réseaux d’Interactions des PElouses alpines à l’évolution du pastoralisme : une Ecole de terrain interdisciplinaire pour l’apprentissage par la Recherche de la démarche Scientifique

Zoom sur le déroulement : Retrouvez les bilans de cette école de terrain:
- édition 2022
- édition 2021

Contexte

L'école de terrain "VIPERES" est lauréate du volet "Ecoles de la Transition" de l'Appel à Projets 2020 de l'Institut ITEM. Ce volet finance des actions pédagogiques innovantes à destination d'étudiants de master ou de doctorat, du personnel ou de professionnels extérieurs à l'établissement dans le cadre de la formation continue.

Résumé

L’école de terrain VIPERES vise à favoriser la participation active des étudiants dans la résolution d’un problème environnemental réel et délimité par un projet de recherche financé et divers acteurs socio-économiques. En écologie, l’apprentissage de la démarche scientifique est fondé sur une compréhension fine des problématiques de plus en plus complexes, des enjeux multiples environnementaux et sociétaux et de la rigueur nécessaire à l’échantillonnage et l’acquisition des données. Le travail de terrain et la confrontation aux interrogations concrètes d’un projet à l’interface entre sciences et société, le travail en équipes, l’enquête, la mesure, l’analyse statistique puis la valorisation des résultats sont des pratiques nécessaires à cet apprentissage car elles privilégient une pédagogie active. En outre, le déploiement d’une approche holistique et pluridisciplinaire ainsi que l’implication de différents acteurs socio-économiques favorisent le développement d’une pensée réflexive et critique, facilite l’appropriation et la résolution de problèmes complexes par l’élaboration des stratégies communes et renforce le lien entre la formation et la recherche.
C’est dans ce contexte pédagogique que s’inscrit l’école de terrain VIPERES ; les étudiants de M1 Biodiversité, Ecologie et Evolution, tutorés par un étudiant de M2, un étudiant en doctorat et une équipe de 8 universitaires (technicien, ingénieur, enseignants-chercheurs et chercheur), se verront confier au-delà de l’école et donc pendant une année universitaire complète la réalisation d’un projet de recherche financé en 2020 et 2021 dans le cadre d’un AMI du Parc National du Mercantour. Ils devront mobiliser diverses disciplines (chimie, microbiologie, botanique, entomologie, statistiques) pour évaluer précisément la vulnérabilité des réseaux d’interactions écologiques des pelouses alpines à une pratique agro-pastorale en forte mutation : le parcage nocturne des troupeaux.
Face à l’agriculture moderne multipliant les développements technologiques et l’industrialisation des productions animales, le pastoralisme apparaît comme une activité d’élevage ayant su maintenir un certain équilibre avec les ressources naturelles et un lien étroit au territoire. Pourtant l’élevage pastoral en montagne subit depuis la révolution industrielle des mutations importantes de ces pratiques et s’éloigne sensiblement du système agro-sylvo-pastoral traditionnel. Avec la disparition du loup, éradiqué entre 1898 et 1908 en France et un contexte économique favorable à la production de viande, les pratiques pastorales ont évolué : le nombre de troupeaux a baissé mais leur taille a augmenté (1000 à 3000 têtes) tout en ne maintenant qu'un gardiennage limité et la possibilité aux troupeaux de divaguer. Depuis le retour du loup dans les années 1990, le rassemblement nocturne et les reposoirs de jour des troupeaux dans des parcs mobiles sont remis en usage pour limiter la prédation. Cette pratique s’accompagne d’un enrichissement localisé des sols en azote (N), en phosphore et en carbone, qui par le déplacement des parcs conduit à une eutrophisation à plus grande échelle et durable des sols, des eaux de ruissellement et des milieux lacustres et une accumulation de matière organique qui modifiera complètement et durablement la flore et le milieu. Les changements dans les pratiques agropastorales et l'enrichissement des nutriments dans les sols se sont avérés devenir, à côté des changements climatiques, les déterminants les plus importants des modifications de la biodiversité des écosystèmes de montagne.
Afin de pérenniser les services écosystémiques de séquestration du carbone, de protection de la ressource en eau et de la production animale, les pratiques les moins conservatives doivent être identifiées, leurs incidences évaluées et des solutions adaptées doivent être développées pour accompagner les activités pastorales vers une nécessaire transition environnementale.

Zoom sur le déroulement

Retrouvez le compte rendu de cette école de terrain qui s'est déroulée du 14 au 18 septembre 2020.

Public cible

Etudiants de M1 Biodiversité, Ecologie et Evolution (BEE - AMU)

Mots-clés
Transition environnementale
Ecoles de terrain
Démarche scientifique
Ecologie
Appel à Projets ITEM
Master 1 BEE ( Biodiversité, Ecologie et Evolution - AMU)