Axes scientifiques

Le Caire avec vue sur les mosquées Sultan Hasan, Al Rifa'i et Muhammad Ali
Berthold Werner

L’Institut Sociétés en Mutation en Méditerranée (SoMuM) structure ses travaux de recherche en trois axes scientifiques.

1. Transitions, déstabilisations durables et crises

L’espace méditerranéen est un terrain fécond d’expérimentation et de problématisation pour comprendre des processus en cours, historiques, sociologiques, économiques, politico-juridiques, géographiques, démographiques. Il est un observatoire des grands défis mondiaux comme les transitions démographique et environnementale, la question des migrations internationales, régionales et infranationales, et les crises économiques liées à la mondialisation, celles aussi politiques sur fond de montée des extrémismes, de conflits et de déstabilisations durables.

Une attention sera portée aux approches, méthodes et outils permettant de comprendre les transitions des sociétés d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Les grandes mutations (politiques, démographiques, économiques, sociales, culturelles) sont analysées empiriquement à travers différentes temporalités et jeux d’échelles comme à travers leurs effets structurants : (trans)régionalisation, mondialisations, crises des États et replis identitaires, libéralisation des échanges et politiques autoritaires, externalisation des instruments et des législations, réseaux sociaux, mobilisations sociales, transformations des marchés du travail…

2. Dynamiques, circulations, héritages culturels

Dans le temps long, les sociétés méditerranéennes – connectées à l’Afrique, à l’Europe du Nord, au Proche et Moyen Orient et plus largement à l’Asie – ont constitué un espace de partage, de fertilisations croisées de savoirs, d’idées et d’objets culturels, mais également de controverses ou de conflits scientifiques, théologiques et plus largement intellectuels. Il s’agit de comprendre ces héritages à travers leurs dynamiques historiques, sociales et intellectuelles, et au regard de l’approche interdisciplinaire et de nouvelles technologies. Au niveau politique, objets et savoirs constituent des enjeux de pouvoir majeurs : ils sont portés, défendus et patrimonialisés par différents groupes qui tentent d’en tirer le meilleur profit. L’étude des circulations et des transferts des textes, savoirs, pratiques, récits mémoriels et des spiritualités permet d’évaluer leur place dans la fabrication des langues, des cultures, des esthétiques, des normes et des concepts et leurs rôles dans les transformations politiques. 

3. Recompositions territoriales et interactions

Il s’agit d’interroger l’unité et l’homogénéité territoriale supposée de la Méditerranée comme le résultat de dynamiques qui s’inscrivent dans des connexions mondialisées qui dépassent ses deux rives. Comment les relations entre territoires urbains et ruraux, les concurrences ou les connexions entre les villes, leur capitale et leur métropole, ou les inégalités spatiales interviennent-elles dans la construction et la redéfinition du pourtour méditerranéen, et au-delà ? Par ailleurs, dans quelles mesures assiste-t-on à « une invention de la ruralité » aujourd’hui dans le cadre d’un tourisme de masse, d’une quête des « racines », dans une économie mondialisée ?

Les Sciences humaines et sociales peuvent apporter des éclairages importants sur le devenir de zones rurales en mutation, comme dans le continent africain, et interroger par exemple les relations complexes entre le changement climatique, la migration de populations, l’éducation, l’urbanisation et la croissance démographique. Ces questionnements autorisent une ouverture disciplinaire au-delà des Sciences humaines et sociales et pourront être partagés avec d’autres équipes, comme celle de l’Institut Méditerranéen pour la Transition Environnementale (ITEM) d’Aix-Marseille Université. 
 

Mots-clés
SoMuM
territoires, inégalités spatiales, zones rurales, urbanisation
dynamiques, circulations, héritages culturels, patrimoine
déstabilisations durables, circulations, héritages culturels, patrimoine
axes scientifiques
sciences humaines et sociales