Les terrains funéraires : propriété, gestion, occupations et réoccupations dans les mondes antiques

La journée d’étude du projet de recherche MorAnt « Les sociétés de l’Antiquité face à la mort », soutenu par l’Institut d’archéologie méditerranéenne ARKAIA, vise à s’interroger sur le rapport entre l’occupation des sols, le droit foncier et l’installation des aires funéraires dans les sociétés antiques (Ve siècle av. – Ve siècle de n.è.).

Les recherches de ces dernières années, grâce à la multiplication des exemples archéologiques, montrent l’intérêt d’un réexamen des données anthropologiques, archéologiques et historiques, pour l’étude des populations et des pratiques funéraires de l’Antiquité.

C’est dans cette lignée de nouveaux travaux interdisciplinaires que nous souhaitons inscrire une réflexion sur le rapport entre la gestion de l’occupation des sols et la gestion des morts, ainsi que son évolution sur des aires culturelles et temporelles différentes. L'implantation, la délimitation ou la réoccupation d'une aire funéraire, est en effet étroitement liée - en particulier en contexte urbain - à l'évolution des modes d'occupation des sols et du droit foncier qui les encadrent.

Nous nous interrogerons plus spécifiquement sur l’interaction entre l’évolution du droit et l’évolution des pratiques funéraires : est-ce le changement du droit qui entraîne la création de nouvelles aires funéraires ou est-ce, au contraire, l’investissement par les populations de nouveaux espaces qui engendre une modification du droit ? Divers changements importants, tant politiques que territoriaux, jalonnent l’Antiquité autour du bassin méditerranéen. L’évolution de la gestion politique et administrative des territoires, la modification de la trame urbaine des villes ou la réorganisation du foncier dans les campagnes ont-t-elles entraîné des transformations ou des mutations au sein des pratiques funéraires ? Ou au contraire assiste-t-on à une forme de continuité dans les gestes adoptés ? Au-delà du cadre conceptuel, des transformations très concrètes s’opèrent d’un point de vue économique, culturel, politique ou social et peuvent également avoir une influence sur les pratiques funéraires.

Il s’agit donc d’aborder les modalités d’occupation des espaces par les sépultures, en fonction du contexte de vie, social, religieux ou politique mais aussi des pratiques funéraires individuelles ou collectives. Ces questions appellent un regard croisé entre l’approche archéothanatologique et l’étude des textes, portant par exemple sur l’évolution du statut des parcelles ou l’accès des morts à certaines zones.

 

La rencontre s’articulera autour de cas concrets pour amorcer une discussion plus large sur l’évolution conjointe de l’occupation du territoire et des occupations funéraires. Cette rencontre ne vise donc pas exclusivement la présentation de données inédites, mais invite à un partage des connaissances sur les pratiques observées dans des aires chrono-culturelles multiples, et à ouvrir la discussion entre chercheurs venus de différentes disciplines. Dans cette perspective, une large place sera faite à la discussion : chaque présentation, synthétique ou centrée sur une étude de cas particulier(s), sera ainsi suivie d'un temps dédié aux échanges. La journée se clôturera sur une discussion générale.

 

Informations et inscriptions : https://funerary-areas.sciencesconf.org/

Comité d'organisation

Gaëlle Granier (archéo-anthropologue, chargée de recherche CNRS, UMR 7268 ADES), Alexia Lattard (archéo-anthropologue, Direction Archéologie et Patrimoine de la Ville de Fréjus & UMR 7299 Centre Camille Jullian), Reine-Marie Bérard (archéologue, chargée de recherche CNRS, UMR 7299 Centre Camille Jullian) et Florence Mocci (archéologue, ingénieure de recherche CNRS, UMR 7299 Centre Camille Jullian).

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Gaëlle Granier (CNRS - Ades)

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Mots-clés
archéologie funéraire
anthropologie biologique
archéo-anthropologie
archéothanatologie
topographie funéraire
Antiquité