Colonie grecque de Mégara Hyblaea

Depuis 2017, le Centre Camille Jullian est l’un des partenaires du programme scientifique MEGA (2017-2021) qui marque une reprise de l’activité de terrain de l’École française de Rome à Mégara Hyblaea après plusieurs années consacrées à la publication des fouilles anciennes.

Située sur la côte Est de la Sicile, à 22 km au Nord de Syracuse, la colonie grecque de Mégara Hyblaea a été fondée dans la seconde moitié du VIIIe siècle av. J.-C., probablement par des colons venus de Mégare de Grèce. Elle a connu deux grandes phases d’occupation, à l’époque archaïque et à l’époque hellénistique.

Fouillée dès la fin du XIXe siècle et surtout à partir de 1949, dans le cadre d’une coopération entre l’École française de Rome et la Surintendance archéologique de Syracuse, elle constitue aujourd’hui une véritable référence de l’archéologie coloniale : il s’agit en effet de la seule colonie archaïque de première génération pour laquelle aient été fouillés à la fois les vestiges archéologiques du centre urbain et les espaces funéraires environnants. Ces travaux ont fait l’objet de plusieurs monographies récentes : Mégara Hyblaea 5 sur la ville archaïque en 2004, Mégara Hyblaea 6. 1 et 6.2 sur la nécropole archaïque méridionale (6.2 en 2017, 6.1 en cours de mise en ligne depuis 2018) et Mégara Hyblaea 7 en 2018.

Le programme actuel s’appuie sur les résultats d’une fouille de 2006 sur la porte archaïque Ouest et sur des prospections géophysiques menées entre 2008 et 2013 dans un secteur situé à l’Ouest de la ville. Ces travaux avaient mis en évidence l’existence d’un réseau de rues parallèles qui semblaient suivre une orientation différente des « quartiers » du secteur de l’agora et du plateau Sud. Le premier objectif du programme est donc de déterminer si ce quartier fait partie du projet original de lotissement de la ville archaïque (vers 700 av. J.-C.), ou s’il constitue une extension postérieure, une sorte de « neapolis » qui aurait été construite dans le courant du VIIe s. Un second objectif concerne l’appréhension des limites du sanctuaire du Nord-Ouest, lié au village néolithique identifié dans cette zone, et l’analyse de son insertion dans le plan régulier de la ville, en articulation avec les espaces d’habitat. Enfin, profitant de l’absence de structures hellénistiques dans cette zone, d’un état de conservation des vestiges relativement bon et des données fournies par les prospections géophysiques, le dernier objectif de ce programme concerne la fouille stratigraphique d’une maison archaïque dans son intégralité – une première sur un site dans lequel les maisons ont toujours été fouillées par sondages partiels.

Galerie d'images
Vue générale de l’agora archaïque et de la ville hellénistique / Cliché : Luigi Nifosi.
La fouille 2018 : vue générale / Cliché : Loïc Damelet (CNRS - Centre Camille Jullian).
Sol d'une maison du VIe s. av. J.-C. / Cliché : Jean-Christophe Sourisseau (AMU - Centre Camille Jullian).
Fibule retrouvée dans une maison / Cliché : Loïc Damelet (CNRS - Centre Camille Jullian).
Pesons retrouvés dans une maison / Cliché : Loïc Damelet (CNRS - Centre Camille Jullian).
Monnaie punique provenant de niveaux post-archaïques / Cliché : Loïc Damelet (CNRS - Centre Camille Jullian).
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Mots-clés
Antiquité grecque
Méditerranée, Sicile
colonisation, urbanisme
topographie, architecture, habitat
céramique
sanctuaire