Chaire « Sociétés civiles, transitions urbaines et territoriales en méditerranée »

Le bassin méditerranéen est aujourd’hui considéré comme un des principaux hot spots du réchauffement climatique à l’échelle planétaire (cf rapports du GIEC 2013 et 2018). Il va ainsi devoir faire face, avec l’élévation du niveau marin, la disponibilité plus faible de l’eau douce, le réchauffement urbain (développement des ilots de chaleur) et l’augmentation de pathogènes nouveaux (insectes, bactéries marines…) à l’apparition ou l’aggravation des risques et des crises environnementales et sociales, particulièrement sur les littoraux, là où la population est la plus nombreuse et la plus urbanisée. L’espace méditerranéen est également une région emblématique des relations nord-sud, dans un contexte d’instabilité politique de plusieurs pays de la zone, qui soulèvent la question du phénomène migratoire et des risques inhérents à son accélération. De tels enjeux nécessitent plus que jamais d’appréhender cette région comme une entité géographique, socio-économique, environnementale et politique, à partir de laquelle il est indispensable de prendre à bras le corps, et de manière urgente, les mutations et les transitions, puis d’innover plus que jamais, pour atténuer les effets potentiellement dévastateurs qui nous attendent sur le plan socio-économique, environnemental et territorial.

Objectifs

La chaire « Sociétés civiles, transitions urbaines et territoriales en méditerranée » a pour principaux objectifs de :

  •   Développer des axes de recherche sur les innovations socio-économiques, environnementales et territoriales dont les sociétés civiles sont porteuses (ou dans lesquelles elles sont largement impliquées) à l’échelle des pays du pourtour méditerranéen, particulièrement ses rives sud et est ;
  •   Accompagner l’expérimentation de projets d’innovation sociale, environnementale et territoriale dans un certain nombre de territoires urbains localisés dans les pays concernés par nos partenariats universitaires : Liban, Maroc, Tunisie, Algérie et la Région sud (Provence-Alpes-Côte d’Azur) ;
  •   Développer des approches du projet urbain mobilisant fortement les acteurs locaux, par co-construction et apprentissage des savoirs et compétences sur le terrain, dans le cadre des projets expérimentaux à valeur démonstrative ;
  •    Favoriser l’innovation pédagogique en créant des outils qui facilitent la participation et l’appropriation des démarches dans la conduite de projets urbains et territoriaux ;
  •   Mesurer les impacts sociaux et territoriaux des projets expérimentés in situ, pour faire évoluer « autrement » les pratiques d’accompagnement du changement ;
  •   Développer les partenariats nord-sud et les échanges de compétences, de regards et de pratiques entre universités et acteurs/institutions du développement, de l’urbanisme et de l’aménagement.

Equipe

Constituée d’enseignants-chercheurs du LIEU (Laboratoire Interdisciplinaire Environnement Urbanisme – UR 889), mais aussi de professionnels impliqués dans les formations de l’IUAR (Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional), l’équipe est d’abord et avant tout pluridisciplinaire, pour appréhender les différentes facettes des thématiques de recherche, mais aussi, questionner de manière transversale, les transitions urbaines et territoriales. L’expérimentation de projets s’inscrit également dans la perspective de la recherche-action, à partir d’actions pilotes, in situ, avec les acteurs locaux.

Axes de travail

La recherche

Le volet recherche de la chaire se centre sur les initiatives portées par les sociétés civiles à l’échelle de plusieurs pays de la Méditerranée dans les domaines de l’innovation sociale et environnementale, mais aussi des formes de gouvernance et de participation mises en place par les acteurs. Il vise à observer et analyser leur capacité à s’inscrire dans les transitions écologique et sociétale, ainsi qu’à être force de proposition et de changement à une échelle plus large, notamment dans leur capacité à préfigurer des politiques publiques et/ou d’interpeller autrement les pouvoirs nationaux comme locaux ou internationaux. Enfin, lorsque les politiques publiques existent, il s’agit d’étudier la manière d’articuler l’ensemble, dans une logique de complémentarité et de « ré-enchantement » des partenariats entre les acteurs, mais aussi d’analyser comment le droit en vigueur, ou les routines institutionnelles, peuvent constituer des freins à ces approches de terrain, et proposer des pistes d’évolution ou d’amélioration de ces facteurs limitants.

Le laboratoire urbain

La chaire s’appuie également sur les workshops organisés dans le cadre du master « Transition des métropoles et coopération en Méditerranée » de l’IUAR, au Maroc, Tunisie et Liban, avec les étudiants de la formation, mais aussi des étudiants d’écoles et d’universités partenaires à l’échelle des pays évoqués, pour co-construire avec les acteurs locaux des projets à valeur démonstrative. A ce propos, le master conduit déjà des études préalables sur des terrains urbains et ruraux, à partir d’une démarche participative, impliquant fortement les acteurs concernés. De cette démarche, doivent émerger des projets, qui seront mis en œuvre par les acteurs publics commanditaires et/ou des opérateurs du développement, avec l’appui potentiel de bailleurs de fonds. A charge ensuite pour les étudiants et l’équipe enseignante d’étudier les impacts, sociaux, environnementaux et territoriaux de tels projets.

L'innovation pédagogique

Dans le processus qui met en lien plusieurs institutions universitaires, des collectivités locales et des habitants, il y a l’idée de profiter des expertises de chacun, mais aussi de favoriser l’émergence d’une culture commune, dans la manière de fabriquer la ville comme dans celle de répondre aux urgences environnementales et sociales les plus grandes. Des supports ponctuels, sur certaines thématiques, seront apportés par les enseignants et étudiants du master « Droit et métiers de l’urbanisme durable », qui dans le cadre des ateliers annuels de Projet de recherche appliquée et de Clinique du droit de l’environnement, pourront être amenés à traduire en analyse et propositions juridiques les réflexions issues des travaux de terrain du master  « Transition des métropoles et coopération en Méditerranée ».

Partenaires

A ce jour, les principaux partenaires de la chaire sont :

  •   Le Gouvernement princier de Monaco, au travers de sa Direction de la Coopération Internationale, qui finance et accompagne la chaire, mais aussi le master dans la mise en œuvre de ses workshops ;
  •   EPURE-FORMASUP-PACA, qui, sur le volet innovation pédagogique, appuie le fonctionnement d’un master en apprentissage et la chaire sur la création de nouveaux outils pédagogiques ;
  •   L’AVITEM (Agence des villes et territoires méditerranéens durables), qui participe à la réflexion et aux projets de recherche et d’expérimentation de la chaire.

 

 

Contact

Responsable scientifique de la Chaire Sociétés civiles, transitions urbaines et territoriales en méditerranée
Emmanuel MATTEUDI
email : emmanuel.matteudiun[at]iv-amu.fr

Chargée de partenariats et de mécénat
Edith RABOISSON
tel : +33(0)4 42 17 28 15
email : edith.raboisson[at]univ-amu.fr

Mots-clés
Chaire
méditerranée
sociétés civiles
villes et territoires durables
transition
environnement