AXE 4 – Phénomènes culturels en Méditerranée : contacts, échanges et transferts

L'Axe 4 de l'Institut d'archéologie méditerranéenne ARKAIA analyse les constructions intellectuelles, les transferts d’idées, de savoirs et de technologies en Méditerranée.

Les équipes de la MMSH explorent les thématiques culturelles des sociétés méditerranéennes antiques et médiévales depuis plusieurs décennies et y ont acquis une visibilité internationale, distinguée par des appels à projets locaux (LabexMed et A*Midex), nationaux (ANR), et européens (6e PCRD, réseau européen Ramses2 depuis 2006), avec des partenariats italiens, espagnols, grecs ou turcs. On peut les décliner en trois thématiques principales :

  • Contacts interethniques et structuration des espaces en Méditerranée

La thématique des migrations, fortement insérée dans les problématiques portées par la MMSH, est également explorée par les équipes d’archéologie depuis la Préhistoire. Outre les mouvements de population étudiés à travers les traces biologiques, les positions acquises depuis une trentaine d’années sont confortées en déplaçant le curseur vers l’appropriation et l’exploitation des espaces en milieu colonial, qu’il s’agisse des territoires occupés par les Grecs ou dominés par Rome, en Gaule méridionale et au-delà (en Sicile à Mégara Hyblaea, en Albanie et en Gaule méridionale), puis par Byzance en Méditerranée orientale. Dans une dimension juridique, politique et économique, et à partir des sources conjointes de la philologie (littératures grecque, latine, arabe et hébraïque au TDMAM et au CCJ), de l’épigraphie (au CCJ, notamment sur le cadastre d’Orange) et de la culture matérielle (CCJ, IRAA, LA3M), les notions d’espace privé / public / religieux sont appréhendées comme clés de la fabrique de la ville et de ses architectures, tandis que l’organisation des territoires civiques est envisagée par les relations entre les différentes cultures (grecque / romaine et indigènes d’un côté, byzantine / arabo-musulmane de l’autre), de manière à mettre en lumière les spécificités des relations entre les uns et les autres. Enfin, la dimension immatérielle de la langue, de la culture et du symbolique n’est pas omise. Si les rapports Rome / Grèce restent un champ de recherche privilégié, la réflexion est étendue à d’autres domaines des contacts culturels : Chrétiens et païens de la fin de l’Empire, monde chrétien et monde arabe, etc. 

  • Constructions, représentations et mémorialisations des pouvoirs politiques et religieux

La construction théorique des pouvoirs est explorée au travers des théorisations philosophiques du politique et des modes d’organisation politiques, juridiques, institutionnels et religieux. Cette analyse est poursuivie dans les représentations et les expressions du pouvoir, avec comme point focal les disjonctions entre les discours sur le pouvoir et les pouvoirs établis, depuis les sociétés grecques classiques jusqu’aux sociétés chrétiennes et musulmanes, et l’iconographie byzantine des saints. Les lieux du pouvoir sont enfin approchés par la mise en lumière des modalités d’appropriation culturelle de la ville par les différentes composantes de la société et la construction d’une mémoire urbaine, facteur d’adhésion et de conflits. Les témoignages de la littérature antique et médiévale, étudiés par les chercheurs du TDMAM et du CCJ, se conjuguent aux vestiges architecturaux ou sculpturaux, analysés par ceux du CCJ, de l’IRAA et du LA3M pour dessiner un paysage fortement politisé, construit par les pouvoirs politiques et religieux.

  • Construction et transfert des savoirs en Méditerranée antique et médiévale

L’Institut attache enfin un intérêt tout particulier aux phénomènes de construction et de transfert des savoirs (savoirs techniques en médecine ou en architecture, et histoire des idées), ainsi qu’à leurs modes d’expression et de transmission (encyclopédisme et collectionnisme), et aux lieux de leur élaboration et de leur conservation. Ces thématiques ne peuvent être explorées qu’à partir d’une étroite interdisciplinarité entre philologues du TDMAM et archéologues du CCJ et du LA3M : l’étude des corpus de textes est indissociable de leurs supports, du papyrus aux humanités numériques.

Contact

Institut d'archéologie méditerranéenne ARKAIA
Maison méditerranéenne des sciences de l'homme
5 rue du Château de l'Horloge - CS 90412
13097 Aix-en-Provence Cedex 2
arkaia-contact@univ-amu.fr / +33 4 42 52 41 10

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Mots-clés
circulation, migration, appropriation des espaces, contacts interethniques
histoire politique, histoire économique, histoire religieuse
philologie, épigraphie, histoire, archéologie
architecture, sculpture
histoire des idées, transfert des savoirs
Rome, Grèce, Orient, Occident, Christianisme, monde arabe, Judaïsme