MassAH

Le projet « Recherches paléoenvironnementales sur le port antique de Massalia » (MassAH) a été financé par l'Institut d'archéologie méditerranéenne ARKAIA dans le cadre de l'appel à projets « Amorce » 2020 (fin des activités : décembre 2021).

Marseille a bénéficié depuis les années 1980 de plusieurs études innovantes qui ont permis de restituer précisément une grande partie du paléo-rivage de la calanque, la configuration des secteurs estuaires et portuaires antiques, leurs évolutions respectives au cours des siècles et l’impact anthropique propre à chaque lieu. Parmi les sites les mieux étudiés on compte ceux situés sur la rive nord (places Jules-Verne / Villeneuve-Bargemont) et dans le fond de la calanque (place Général de Gaule). Même si une synthèse sur l’ensemble de la morphogénèse du port de Marseille est aujourd’hui possible, d’un endroit à l’autre de la rive on constate des différences de sédimentation en raison des caractéristiques géologiques et paléoenvironnementales de chaque microsite. Une zone d’ombre reste encore à explorer, celle de la jonction entre ces deux rives du plan d’eau.

Le projet MassAH, initié en 2020, a pour objectif de restituer les interactions hommes-environnement de la zone portuaire antique que l’on appelle aujourd’hui « la corne du port ». Situé dans la partie nord-est de la calanque du Lacydon, sur le site archéologique de la Bourse, ce quartier suburbain était autrefois en eau et demeura un port jusqu’au VIIème siècle apr. J.-C. Sa position au débouché de plusieurs ruisseaux est à l’origine des particularités de ce secteur portuaire. L’apport d’eau douce devait abaisser le degré de salinité du bassin et le fort apport détritique rendait son bon fonctionnement tributaire des différents aménagements et opérations qui se sont succédés tout au long de son utilisation. Pour y parvenir, ces recherches se veulent au croisement des disciplines géomorphologiques, géophysiques, paléoenvironnementales, archéologiques et historiques afin d’appréhender au mieux les processus de transformation de cette zone littorale et distinguer la part naturelle de la part anthropique tout en replaçant les différentes sociétés dans les contextes économiques et géopolitiques de leur temps.

Ce projet se concentre donc sur trois points : 1. La caractérisation du déplacement latéral du trait de côte en cet endroit de la calanque par l’étude géomorphologique des archives sédimentaires collectées en 2018 et 2019 à l’occasion de la requalification du jardin archéologique. ; 2. L’analyse des paléo-bioindicateurs afin de détailler les différentes modifications des dynamiques hydrologiques et pouvoir les corréler aux vestiges archéologiques mis au jour ; 3. Une réflexion passé/présent sur les aspects hydrologiques du site par la mise en œuvre de méthodes géophysiques (électromagnétiques, radar, ERT).

Financé par l'Institut d'archéologie méditerranéenne ARKAIA - Fondation A*Midex, le dispositif « Amorce » soutient par une enveloppe de 5000 € à 10000 € l’émergence de nouvelles recherches et approches préfigurant la structuration de réseaux de partenaires en vue de répondre à des appels à projets nationaux ou internationaux de haut niveau. Consulter la liste des projets financés.

Galerie d'images
Vue aérienne du jardin du Port Antique (MHM) / Cliché : Philippe Groscaux et Loïc Damelet (CNRS - CCJ).
Opération de carottage dans la corne du port / Cliché : Marie Pawlowicz (AMU - CCJ).
Réalisation des profils ERT dans la corne du port / Cliché : Marie Pawlowicz (AMU - CCJ).
Replacement dans un environnement 3D des huit profils ERT / Image : Minoru Uehara, Yoann Quesnel et Pierre-Etienne Mathé (CNRS - AMU - Cerege).
Etude des archives sédimentaires en laboratoire par Alexandra Bivolaru / Cliché : Marie Pawlowicz (AMU - CCJ).
Contact information

Coordination
Marie Pawlowicz (AMU - CCJ)
Pierre-Etienne Mathé (AMU - Cerege)
Marie-Brigitte Carre (CNRS - CCJ)

Partenaires

retour vers l'accueil

Keywords
Marseille
archéologie portuaire
géoarchéologie
paléoenvironnement
géomorphologie
géophysique